le labohem sutton 2010
LE LABOHEM
Le Labohem est un projet culturel collectif organisé par le Bocal. C’est une intervention artistique qui s’implante un mois dans le village de Sutton pour créer avec la population locale. Le Labohem révèle l’identité culturelle d’une région.
Tous les jours, le collectif d’artistes capte le quotidien des gens dans leur milieu de vie. Rencontrez-les dans les rues du village ou chaque samedi entre 11 et 13 h, à l’atelier du Labohem au 34 rue Principale nord à Sutton. Les œuvres sont exposées jour après jour à travers la ville et sur Internet.
Un «dévernissage» clôt la manifestation le vendredi 23 juillet, avec une projection sur grand écran de la totalité de la production avec une performance musicale.
Les artistes sont Karine Théolis (photographie), Isabelle Grenier, Jean-Pierre Chansigaud et Stéphane Lemardelé (dessin et peinture), Jean-François Hamelin, Steve Marier et Martin Morissette (vidéo), Denis Lord (écriture) et Simon Estérez (musique). Nous aurons aussi la participation exceptionnelle de Luc Bourdon, réalisateur de «La Mémoire des anges».
Ce Labohem est rendu possible grâce à l'implication des artistes, du Pacte rural et du Fonds culturel de la MRC Brome-Missisquoi, de la ville de Sutton, de la Caisse Populaire Desjardins de Brome-Missisquoi, des éditions La belle boule bleue (notre imprimeur local), de la Corpo (CDES), du Bistro Beaux-lieux, de IGA, de Tartinizza, du Cafetier et des Immeubles Dynamiques.
The Labohem is a project organized by the cultural collective Le Bocal. It is an artistic intervention that will implant itself in the village of Sutton for the duration of one month to create alongside the local population. The mission of Labohem is to reveal the cultural identity of the region.
A collective of artists captures the daily lives of people in their own environments. Come see the artists at work in the village during the week or every Saturday between 11am and 1pm in their Labohem workshop at 34 Main Street North Sutton. These works are exhibited day after day throughout the village and on the Internet.
A special event will bring the project to a close on Friday July 23, with a large screen projection of the entire production accompanied by an original musical performance.
The Labohem project is made possible through the involvement of artists, the Rural Pact and the Cultural Fund of the MRC Brome-Missisquoi, the town of Sutton, Caisse Populaire Desjardins de Brome-Missisquoi, La Belle Boule Bleue, the Corpo (CDES), Bistro Beaux-lieux, IGA, Tartinizza and the Cafetier.
En souvenir de ROLAND POTVIN
Roland
Labohem Sutton 2010 compilations
Compilation 1
Compilation 2
Isabelle Grenier, Compil 1
Jean-Pierre Chansigaud, Compil 1
Karine Théolis, Compil 1
Stéphane Lemardelé, Compil 1
21 juillet
Nico 2
Kim et Étienne
comme un marin
Micheline
Légion 2
Message secret
20 juillet
Lucas et Samuel
Simon
Dandan
Absence
Fanilou et Flore
Aimer d'amour
Rêverie
Sarah
19 juillet
Monsieur
La bulle
Légion 1
Clifford
Kiara
Arielle
Guylaine T.
Rémi
Jimmy
Gloria, Arnold & co.
Boris
Katka
André
Jean-Pierre
Roger
Étienne et Kim
Gaël et Christian
Douglas 2
Fred
Elia
Fanny
L'homme tatoué
Dasspaul
Légion 3
L'oiseau
Jeanne
Delphine et Marc
Linda
18 juillet
La galerie Farfelu a retiré de sa vitrine le portrait de Marek dessiné par Stéphane Lemardelé. Prétexte : ils ne sont pas membres de la coopérative de Farfelu. À remarquer : le portrait était juste à côté d’une affiche annonçant les 50 ans du mont Sutton… Question : Faut-il en conclure que dans même le monde des artistes, la compétitivité prime sur la solidarité?
Sur une note plus joyce, l’équipe du Labohem s’est réunie aujourd’hui à la Légion, pour le traditionnel brunch extra cholestérol. De très beaux portraits à venir… Je croyais un peu connaître tout le monde à Sutton mais j’ai croisé des inconnus à la Légion. J’y ai senti plein d’histoires à raconter… lors de l’édition 2011 du Labohem, j’espère…
denis
John
Guylaine
Heather
Catherine
Anne
Mario
Stéphanie
Gilles
blonde
Jacques et Constantin
Nathalie
Wayne et Andrea
eau
Sutton Futur
Le futur de Sutton d’après les enfants du camps d’été
Il y aura des autos volantes avec des extra-terrestres qui domineront la Terre.
Tchad, 9 ans.
On va tous être des monstres.
O’neil, 11 ans.
Ça va être la fin du monde.
Louis-Charles, 11 ans.
On va tous être pauvres.
Bobby, 12 ans.
Peut-être qu’on va avoir coupé tous les arbres pour se chauffer l’hiver.
Vladimir, 6 ans.
Sutton sera plus gros que New York. On va ôter les USA et mettre notre ville à la place.
Samuel, 12 ans.
Les scientifiques vont inventer un monstre qui va manger tous les habitants de Sutton. Ensuite il va manger tous ceux de New York et y reconstruire Sutton.
Nico, 9 ans.
En 2012, les filles vont devenir des gorilles.
Alex, 9 ans.
Sutton va être multiethnique.
Émilie, 18 ans.
Some aliens will invade us. They will cut all the trees and take us to their planet.
William, 6 ans.
There will be a huge war. Aliens will hit us in the face.
Collin, 6 ans.
Un gentil de la guerre va apporter un minigun et il ira dans la base des méchants. Il y aura beaucoup de pièges mais il va les éviter.
Jacob, 6 ans.
La ville sera inondée et il y aura des extraterrestres dans le fond de l’eau.
Océane, 9 ans.
Sutton deviendra une ville industrielle. Il y aura des grosses maisons, beaucoup de gens et d’argent.
Jacob, 12 ans.
Il y aura beaucoup d’éclairs et plus d’arbres.
Jonathan, 9 ans.
Il va y avoir des maisons sous la terre.
Loïc, 9 ans.
Les autos n’auront plus de roues et les robots vont envahir le monde.
Laurier, 8 ans.
La ville va être inondée.
Antoine, 7 ans.
Bilitis
16 juillet
Un peu de paix
15 juillet
Marie-Soleil
Terreur à Sutton
Le jour de l’ouverture du nouveau supermarché, tout alla bien. Les clients étaient ravis de trouver autant de produits à d’aussi bons prix, vendus par des gens gentils. Les propriétaires firent des beaux profits.
Mais le lendemain matin, une foule de clients mécontents rapportèrent leurs achats. Certains se plaignaient que la crème glacée goûtait le détergent à vaisselle, d’autres que le filet de bœuf enlevait les taches les plus récalcitrantes.
Le gérant de la place fit venir un grand nombre de spécialistes pour régler le problème : des inspecteurs du ministère de l’Agriculture, Pêcheries et Alimentation du Québec (MAPAQ), des urbanistes, des actuaires, et même un exorciste.
Mais c’est un archéologue qui trouva la source du problème. Grâce au journal d’un prêtre jésuite venu évangéliser la Nouvelle-France voilà plus de 2 siècles, il découvrit que l’épicerie était construite par-dessus le caveau funéraire d’un shaman abénaki.
Truite Abstraite fut le sorcier d’une tribu dont le territoire s’étendait jadis de East Farnham jusqu’à Saint-Armand –mais sans Pigeon Hill, terrain neutre que les Amérindiens auraient alors appelé la Suisse, si tant est qu’ils eussent pu connaître ce pays, un des seuls d’Europe qui ne les envahit point. Les Amérindiens de toutes les tribus allaient jouer au bridge à Pigeon Hill sans crainte de se faire fendre le crâne par un tomahawk pour avoir triché.
Truite Abstraite était un shaman renommé bien au-delà de son territoire car sa maladresse était vaste qu’un stationnement de supermarché. Il reçut d’office le poste de son prédécesseur, Mouche Virile, qui reconnut en lui, dès son plus jeune âge, les signes distinctifs d’un homme de magie : un nez aux courbures bizarres, totalement illégales en regard des règlements trigonométriques de la Confédération des géomètres algonquiens (CGE), une manière de danser le hip-hop à contretemps sur des valses de Strauss et un don indubitable pour différencier un saumon faisandé d’un faisan saumoné.
Truite Abstraite était aimé de sa communauté car il se laissait marcher sur les pieds sans faire de commentaires, sinon en les lavant. Malheureusement, il contrôlait mal ses pouvoirs, particulièrement lorsqu’il avait le hoquet. C’est ainsi qu’un jour, il stérilisa toutes les bougabouches à crête flasque de la rivière Yamaska sud-est alors qu’il voulait simplement s’enlever une écharde. C’est pourquoi aujourd’hui on ne retrouve plus aucune bougabouche dans les Cantons. Une autre fois, Truite Abstraite donna des dimensions gigantesques à une cyanobactérie qui lui avait demandé du feu. On l’appela désormais Memphré.
Truite Abstraite était tout de même un être logique : lorsqu’il mourut il décéda simultanément et même trépassa un peu. Tristes mais soulagés, ses congénères l’enterrèrent dans le caveau familial, près de la piste cyclable. Mais ils oublièrent, lors de la cérémonie, de chanter le traditionnel Gens du pays, d’où la sourde colère de Truite Abstraite, même dans l’au-delà.
Des siècles plus tard, grâce à l’archéologue, on répara cette erreur avec 30 choristes, une section de cuivres et une guitare électrique, parce que j’aime bien la guitare électrique.Truite Abstraite repose désormais en paix et à l’épicerie, le tofu est vraiment frais.
Denis Lord
Paul X
13 juillet
12 juillet
Les journées sont trop courtes pour les membres du Labohem aient le temps d'épuiser leurs idées. Mais humblement, nous avons l'impression que le collectif enrichit Sutton, parfois collectivement, parfois individuellement. Une petite fille qui se fait des amies parce que sa photo est affichée dans la vitrine d'un commerce, un nonagénaire, nouvellement veuf et habitant de Sutton, qui reçoit le même honneur et un peu de baume sur son coeur au passage...
Je voudrais que ça dure encore un mois, sinon à l'année! Mais le dévernissage aura tout de même lieu le 23 juillet. Revenez pour apprendre le lieu et l'heure!
Denis
Marek
Suzanne
Au pub
Ron
Poisson
Skate
Regard de Nathan
Michel
Clifford
Journal
27.02.2010
J'arrête mon caddy à serviettes propres en face de la chambre 26 que deux Chinois ont louée. Ils sont propres. Quand même, une débarbouillette est étalée dans le fond du bain. Dans ses plis, je crois reconnaître la face de Mao ; je n'ose la mettre au panier mais avec du Comet, je nettoie tout de même les cernes sous ses yeux. Que dire du Comet? C'est comme du Ajax, mais avec une fragrance de Parisienne et de Mr Net. Un must. Son concepteur, Hans Ulrich Von Klîn (1893-1912) est un génie méconnu. À l'âge de 9 ans déjà, il inventa une brosse destinée à nettoyer les capuchons de tube de pâte à dent. Hélas, cette dernière n'existant pas encore, l'innovation de Von Klîn passa inaperçue.
O. (ma partenaire) et moi avons changé la moitié des verres du premier
étage. Les gens croient généralement que leur emballage de papier est fait
mécaniquement. O. me laisse entendre que c'est de la bouillie pour les félins; elle ne veut pas m'en dire plus mais entre les lignes, je devine l'existence d'un vieux Suédois qui se télétransporterait d'une place à l'autre pour emballer les verres.
02.03.2010
O., ma partner, me fait délirer! Ce que je ne connais pas de sa vie, c'est que je l'ai oublié! Elle m'a parlé du beau-père de son fils, de la chirurgie d'augmentation mammaire de sa fille... Elle m'a confié qu'elle n'avait fait l'amour qu'avec un homme dans sa vie, j'en passe, j'en passe... Je comprends pas le tiers de ce qu'elle me raconte à cause de ses anglicismes (y est skin, etc.) mais je pourrais quasiment écrire sa vie! Je l'aime bien, elle m'appelle "chéri", "ma guidoune" et c'est une personne ouverte d'esprit.
05.03.2010
Ah O., ma partner, je vais finir par écrire sa vie!! Je déborde d’elle! Elle me raconte un voyage à Acapulco comme si c'était hier et tout d'un coup je me rends compte que ça fait 20 ans. Quand P. l'a laissé (il était très grand et mince, gérait un garage), plein de gens ont dit à O. du mal de lui. "C'est pas correct!"
Elle arrive à 7 heures du matin, ne dîne pas, habite un logement cheapos rue H. Elle a pas eu de mecs depuis environ 15 ans. Quelques blind dates, dont un avec un monsieur mort peu après. « Je suis contente de pas m'être attachée à lui! » Georges W. Bush? « Lui il ira pas au paradis, Jésus bonbon, si ça de l'allure de faire ça à son propre peuple ! » Les gays? « C'est-tu de nos hostifies de coaltar d'affaires, Saint-sacrifice? Mon beau-frère M. pense que les docteurs peuvent guérir ça. Je l'ai regardé en plein d'ins yeux pis j'y ai dit: « Si y pouvaient te guérir d'être innocent, ça serait déjà un miracle! »
Ses frères? P. et B. (qui a eu une fille sourde parce que la mère de sa femme l'était aussi) ; une de ses soeurs est Danielle, qui a marié Daniel. Ils ont eu 3 enfants, qu'ils ont baptisé David, Donna et Danny, ont adopté une fille qu'ils ont nommée Diane.
« Denis, tu vas finir par connaître les secrets du métier... au bout du 100e lit, tu vas sawair comment les faire. Commence le go de la 28, je vas aller faire un autre brassant de lavage. »
Ah Olive, Olive, je t'aime, tu me redeviens humain, mais ce connard de
métier est une incitation à la criminalité. On nous use, notre moelle est la fondation du temple des vampires, nos étincelles s'éteignent dans la machine idiote et aveugle. O., qu'a-t-on fait de ta vie, de ton coeur plus vaste que les Monts Sutton? La justice ne restera jamais qu'un rêve rachitique, qu'un granulé fugitif sur l'écran menteur où s'éclate sourdement la faiblesse de notre utopie.
08.03.2010
Mon deuxième jour de travail à l'hôtel sans O. J'ai tourné les coins pas mal plus ronds. Il faut dire que l'art de la femme de chambre est extrêmement codé et O. est très by the book. Les étiquettes des serviettes vont en arrière du pôle, ça prend 3 shampoings par chambre, on nettoie le bain en premier, etc. Pis quand c'est à l'envers, O. s’exaspère. L'auberge, c'est son royaume et elle n'accepte aucun désordre.
Je l'aime bien mais j'étais pas mécontent de son absence. Quand elle est là, elle m'aspire dans son univers, elle a une telle force centrifuge, une vraie shop vack cosmique. J'en perds mes repaires.
J'ai eu un doute. Et si B., D., P. et Maurice n'étaient que le fruit de son imagination? Peut-être que c'est une vieille fille qui a inventé tous ces gens pour meubler sa solitude ? Ou peut-être qu'elle redit à ces personnages le peu que je lui ai révélé de ma propre vie? Peut-être même encore que je n'existe pas?
Denis Lord
Pétanque
Cowboy!
Joe
Daniel
Serge
10 juillet
Mélancolie
JF Néron
margueritte
8 juillet
Pascal
Poules
lucas
Tony
Trompette
Nico
Un homme sur un banc
Un homme sur un banc
J’ai toujours aimé les flâneurs et les badauds, pèlerins d’une autre temporalité, navigant à des millénaires de nos contingences fonctionnelles. Des ambassadeurs de l’inutile peut-être, mais alors de cet inutile où se nichent les miracles.
À Sutton ici, il y a un monsieur sur un banc, mais c’est bien malgré lui qu’à 65 ans il flâne. L’ancien colosse a été foudroyé par la maladie, les revers financiers. Qui peut savoir son ancienne vie, si débordante ? Cunniculteur, garde du corps, athlète, mille autres choses… « J’en ai fait trop, dit Yvon, c’est pour ça que j’ai pu une cenne dans mes poches aujourd’hui. »
Yvon est né sur une ferme du canton de Chambly, à l’époque majoritairement anglophone. C’est un fan de sport. À 15 ans il fait déjà 1,75m, 90 kilos et joue avec les hommes dans le grand club de hockey de la ville. C’est un rapide, un vrai toffe. « Mais mon secret c’était de rester concentré jusqu’au bout. Je devinais l’adversaire. C’est ce que ça prend pour devenir un bon recruteur. Tu dois savoir mesurer le potentiel d’un joueur, sa vitesse, son intelligence, son sens du hockey. Mais aussi son ardeur. »
C’est à peu près à cet âge qu’il montre à son père une grande demeure tout près, à Saint-Mathias-de-Richelieu. « Un jour, ce sera à moi, lui dit-il. » Son père le traite de fou.
Avec les pros
Yvon est engagé comme défenseur et assistant entraîneur par le Canadien Junior de Montréal. Il apprend à se battre à Gilles Lupien, qui jouera avec le CH entre 77 et 80 et est aujourd’hui agent de joueurs.
Au hockey, Yvon aura tout fait. Soigneur pour le Canadien à l’époque de la grande dynastie du club, avec les Lafleur, Dryden, Cournoyer et Robinson, propriétaire du club Junior 3A les Patriotes de Marieville (plus tard Cowansville) et recruteur pour le Junior. « Une quinzaine de joueurs que j’ai recrutés jouent dans la Ligne Nationale, comme Daniel Brière et Simon Gagné. Mais une des choses dont je suis le plus fier, c’est d’avoir recruté des femmes comme Charline Labonté. Tout le monde me traitait de fou mais je savais qu’elles iraient loin. » Yvon jouera aussi au football avec les Alouettes de Montréal.
Champs et contrechamps
Parallèlement à sa vie sportive, Yvon pratique l’agriculture. « C’était mes deux passions, rappelle Yvon, plein de tristesse. J’étais déchiré complètement. L’argent que je faisais dans le sport, je le perdais sur la ferme. J’étais jamais à la maison. On avait un congé à Noël et le lendemain on rentrait travailler. »
En 1976, il abandonne le sport, se marie et réalise ce qu’il avait prédit à son père : il achète le manoir Rolland à Saint-Mathias, bâti vers 1840, avec une terre de 2000 acres. Yvon y érige une immense ferme porcine, où il fait la naissance et la finition. « Je faisais ma propre moulée dit-il, je n’achetais aucun grain sauf le soya, je séchais 25 tonnes de maïs à l’heure. Le ministre Garon envoyait des gens se former chez moi. »
Mais en 1983, le prix du porc chute, c’est la crise. Il n’y a pas d’assurance-stabilisation à l’époque. 45 000 porciculteurs font faillite. « La crise a duré 3 ans se remémore Yvon, j’ai toffé 2 ans et 11 mois, j’ai jamais fait un chèque sans provision. » Alors qu’il attend une somme qui aurait réglé ses problèmes, la banque reprend sa ferme. « Ça m’a coupé les jambes, j’ai jamais été le même après. »
Quand même, il remet l’épaule à la roue et achète un Harvey’s à Montréal. « Je faisais 1.5M$ de chiffre d’affaires par année. C’est à cette époque que j’ai acheté le club les Patriotes de Marieville. Aujourd’hui je pourrais même pas payer leur tape. »
Des lapins et des hommes
Mais le démon de l’agriculture frappe Yvon à nouveau. L’ancien dur du Canadien Junior achète la ferme de visons de Fred Korman à Mansonville, la plus grosse du genre : 15 bâtiments, 15 000 cages. Yvon la transforme en élevage de lapins, il connaît ça, et le microclimat de Mansonville est propice. Il a beaucoup de succès, conjuguant son expérience à son intérêt pour la génétique. « Mes lapins arrivaient à maturité à 10 semaines alors que ça en prend habituellement 14. » Mais les prix sont bas, le marché reste à développer. Yvon perd sa ferme 5 ans après l’avoir acheté.
« J’ai resté deux mois dans le garage. J’ai pogné de l’eau dans les poumons. Ensuite, j’ai eu une opération à cœur ouvert. Pendant que j’étais à l’hôpital, la Caisse a câlissé ma femme dehors pis elle a pris les lapins. »
« Avec mes déboires, j’étais gêné de retourner à Chambly, pis c’est trop cher. Je jase avec des vieux au Saint-Patrick. Je trouve ça dur d’être assis sur un banc, les gens pensent que je suis un paresseux. Mais j’ai travaillé dur toute ma vie. »
Des souvenirs, Yvon en a plein, mais ce qu’on lui souhaiterait c’est un autre présent, ne serait-ce que la possibilité de transmettre son savoir, son expérience.
Denis Lord
alain
Kevin
Jean-Claude
Yannick
Denis-2
Police
Robin
Joan
Femme aux fleurs
Main et fleur
Rhonda
Mme Cotillon
M. Cotillon
Tartinizza
Les Brodeuses
Josée
Mathieu
Jolène
Tulasi
7 juillet
Recevoir
sandrine portrait
Sandrine en pied
Robert
Sentier des découvertes
5 juillet
Voilà une semaine déjà que le Labohem Sutton 2010 a été lancé. L’équipe poursuit sa tournée du village en photographiant, filmant et dessinant ses habitants qui l’inspirent. L’accueil est extrêmement chaleureux; il faut dire qu’il y a une tradition d’hospitalité ici. Sutton est une des villes canadiennes comptant le plus haut pourcentage d’artistes. L’équipe est très emballée!
Pour ma part, j’ai écrit un texte de chanson pour Simon Estérez, qui devrait terminer la musique cette semaine. C’est magique de voir quelqu’un donner des ailes à ses mots. Je poursuis les rencontres cette semaine, en découvrant des gens qui m’intriguent depuis longtemps.
Ne manquez pas de nous faire vos commentaires.
Denis Lord
Luc Larivière
IGA
Constantin
Ombre et ballon
Trombone
Dennis
Jean-Philippe Larivière
Ken
2 juillet
Mathurin
Abby
Normand
Paul
Anouk
douglas
Charlo vélo
hasards du vent
Olivier
Denis
tarte tatin
À bicyclette
mike
Sutton Totem
Sutton Totem
Au cœur des Appalaches les montagnes se hachent magnifiques féeriques
Animales, minérales et botaniques
Lynx coyotes, ours noirs
Dans le dépotoir de nos nuits noires
Les espèces survivent
convives épars qui laissent des traces
Habitants oubliés de nos contrées dénaturées par les descendants de Jacques Cartier
Les espèces se tuent parfois se perpétuent
Dans l’ignorance l’indolence ou la cruauté des habitants partisans du développement immobilier
Claytonie bléphilie bartonie de Virginie hémorragie de chlorophylle
tales par tales le végétal détale des forêts méridionales
Vulnérables menacées ou disparues élyme velu rubanier branchu
Cardamine Aubépine stellaire fausse-alsine adieu les copines
Sutton Totem
Sutton t’aime
Dans les rues de Sutton je bomme et j’me promène
J’ai l’ADN bohème des énergumènes de l’écosystème
Je suis l’ion de la population l’associé de la société
L’allié des aliénés L’attribut de la tribu
Un tissu social composite hétéroclite un endroit insolite sa communauté m’habite
Sutton Néoruraux homos francos
Anglo qui achète des billets de loto
Accro du bingo toxico du bio
Du Plateau du Congo ou de Caniapiscau (Bordeaux!)
Sutton Totem
Sutton t’aime
Docteur soudeur plongeur élagueur
Notaire secrétaire postière ou caissière
Richard Brodeur Cindy Jolicoeur
Carol Mulcair Samuel Labossière
Vendeuse, chauffeuse masseuse ou livreuse
Artiste touriste dentiste ébéniste
Edmond Deleuze Lili la traîneuse
Gladys Matisse Ivan Kasparatis
Sutton Totem
Sutton t’aime
Denis Lord